La Loge Étienne Dolet

Déclarée à la Préfecture le 17 novembre 1902 sous le nom de « Société Étienne Dolet » association « loi 1901 » à la suite de la fusion des 2 loges, « Le Réveil des Émules de Montyon » et « La Véritable Amitié », c’est le 5 janvier 1903 que le Grand Orient de France lui délivre la patente constitutive. La loge Étienne Dolet compte à sa naissance 210 membres. Après avoir occupé le temple du 22 de la rue des Turcies, elle s’installe à partir du 1er juin 1903 au 13 de la rue Étienne Dolet, temple qu’elle occupera jusqu’à sa disparition en 1940. Elle s’est toujours profondément attachée aux principes démocratiques et aux valeurs fondamentales de la République, et en particulier à la laïcité.

Étienne Dolet

Symbole de la libre pensée, son nom fut choisi pour honorer l’écrivain, le poète, l’imprimeur et surtout l’un des 3 plus importants humanistes de la Renaissance avec Érasme et Thomas Moore.

Né à Orléans le 3 aout 1509, Il y vécut jusqu'à l'âge de 12 ans puis étudia à Paris, Padoue et Toulouse, avant devenir imprimeur à Lyon. Il effectuera de nombreux séjours en prison pour le ton de ses textes teintés d'« hérésie » pour l’époque. Longtemps protégé par François 1er (on l’a dit fils naturel du roi de France), il fut finalement condamné puis étranglé et brûlé avec ses livres par l’église place Maubert à Paris le 3 août 1546 pour avoir professé l'athéisme et la libre pensée. Son buste apparait dans les jardins de la mairie d’Orléans, l’original ayant été fondu par les allemands pendant la guerre.

Les principes capitaux du Grand Orient de France

La Franc-maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet  la recherche de la vérité, l'étude de la morale et la pratique de la solidarité, elle travaille à l'amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l'humanité. Elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi même, la liberté absolue de conscience. Considérant les conceptions métaphysique comme étant du domaine exclusif de l'appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. Elle attache une importance fondamentale à la Laïcité. Elle a pour devise : Liberté, Egalité, Fraternité.

Le siège du Grand Orient de France est situé à Paris dans le IXe arrondissement de Paris.

Le défilé des Fêtes de Jeanne d’Arc en 1907

L'activité de la loge Etienne Dolet était en grande partie conditionnée par l'atmosphère de passions et de luttes politiques qui ont marqué profondément la fin du XIXe et le début du XXe siècle. La défense de la laïcité mena la loge Etienne Dolet à protester contre la forme religieuse donnée à la fête commémorative de la libération d'Orléans par Jeanne d'Arc : « Fille du peuple, brulée avec la complicité de l'Eglise ».

C'est pourquoi 120 frères de la loge défilèrent de façon très remarquée lors de ces fêtes. Aujourd'hui encore, le cortège des Fêtes de Jeanne d'Arc regroupe les corps constitués de l'Etat : armés, justice, fonctionnaires au même rang que le clergé.

La première bibliothèque populaire d’Orléans

L’une des actions fondamentales de la franc-maçonnerie à Orléans en faveur de l’éducation pour tous fut la création d’une bibliothèque populaire en 1876 sur l’initiative de Louis Gallouédec. Dès cette date, elle compte 491 lecteurs et 5876 volumes empruntés sur l'année. Victor Hugo soutiendra personnellement cette initiative en envoyant un exemplaire des "Châtiments".

S’il n'y aura pas de prêt entre 1914 et 1920, la bibliothèque retrouve toute sa vigueur jusqu’au bombardement de la IIe guerre mondiale alors qu’elle regroupait plus de 8000 volumes. Il fut décidé en 1940 que le fond serait transmis à la Mairie de Saint Jean de Braye au profit des œuvres scolaires. C'est en 2002, pour le centenaire de la Loge, que les livres encore existants seront symboliquement remis à la loge Etienne Dolet.

Les francs-maçons célèbres d’Orléans

Depuis sa création, la loge Étienne Dolet s’est toujours montré très engagée dans la cité sous l’impulsion de membres particulièrement actifs et impliqués dans la cité. Parmi eux peut-on citer Louis Gallouédec, Président du Conseil Général du Loiret et maire de St jean de Braye, Fernand Rabier, député, sénateur élu maire d’Orléans en 1887, Nicolas Halmagrand, médecin, qui lutta contre les taudis et les locaux insalubres de la ville, Eugène Turbat, sénateur élu maire d’Orléans en 1929, Jean Zay, ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts dont l’anniversaire des 110 ans sera célébré l’année prochaine et René Thinat élu maire d’Orléans en 1971. Plusieurs rues, en particulier autour de la Mairie, honorent encore aujourd’hui la mémoire de ces orléanais qui furent essentiels pour l’essor et le rayonnement de la ville et de la République.

PRÉSENTATION

Les 110 ans de la Loge Étienne Dolet

Afin de commémorer son 110e anniversaire, la Loge Étienne Dolet, loge la plus ancienne et la plus importante de la région, qui compte aujourd’hui une centaine de membres et est engagée de plusieurs actions laïques ou éducatives, présente à la Médiathèque d’Orléans, grâce au soutien de la Mairie, une exposition en forme de clin d’œil pour renouer avec les traditions du XIXe siècle.

Tout d’abord par la création d’un jeton finition or frappé à 250 exemplaires par le prestigieux groupe Martineau, véritable objet de collection disponible pour la somme de 15 euros.

Ensuite par l’exposition d’une trentaine de livres sortis de la bibliothèque de la loge, comme une évocation de ce que fut la fameuse bibliothèque originelle qui eut tant d’importance dans le deuxième partie du XIXe siècle et la première partie du XXe.

L’Espace Étienne Dolet

La loge Étienne Dolet occupe aujourd’hui l’« Espace Étienne Dolet » qui abrite les temples Jean Zay et Halmagrand, l’ensemble ayant été inauguré en juin 2010 en présence de Pierre Lambicchi, Grand Maître du Grand Orient de France.

Il est devenu depuis sa création en 1996 le centre maçonnique de la région d’Orléans puisqu’il héberge aujourd’hui une dizaine de loges, toutes obédiences confondues.

La plaque ornementale qui domine l’entrée principale a été gravée par le célèbre lapidaire régional Jean-Daniel Bellamy qui a réalisé par exemple toutes les plaques de rue du vieil Orléans.